Qui n’a jamais rêvé de se glisser dans la peau d’un pilote de MotoGP ? Ducati est le premier constructeur à vous en donner la possibilité, en commercialisant l’unique réplique de ces machines qui nous font baver 18 week-ends par an devant nos postes de TV…
Non, je ne suis pas en plein délire subconscient. Je suis bien au guidon de la Ducati Desmosedici RR. Je n’ai pourtant pas braqué les trois bijouteries de mon quartier pour faire un chèque de 60 000 € à mon concessionnaire Ducati adoré. Je suis sur le circuit d’Alès, où Nicolas Dussauge vous propose de faire des baptêmes de piste – en passager ou en pilote – sur cette moto d’exception. A en croire les dires tremblotants de notre heureux gagnant (voir page 42), les sensations sont au rendez-vous. Privilège de journaliste, je suis seul aux commandes du monstre…
Caractéristiques de la Ducati Desmosedici RR
Nous ne sommes pas très à l’aise sur l’engin ! La faute au comportement inaccessible de la moto ? Certainement pas ! Mais essayer une machine à 60 fois le SMIC, vous met une sorte de « petite » pression sur les épaules ! Malgré son pedigree, la réplica du constructeur italien se laisse dompter facilement dans les premières graduations du compte-tours digital. La position est, bien entendu, typée « racing », mais le moteur est souple et les commandes très douces. La symphonie du V4 en L vaut largement la septième de Beethoven, et on se délecte des montées en régimes. à condition d’avoir le cran de tourner la poignée des gaz en grand… Sur les deux premiers rapports, sans une solide expérience de pilotage, c’est mission impossible.
Sur les rapports supérieurs, les accélérations sont plus gérables, mais ce sont les vitesses atteintes qui freinent les envies. Le moulin délivre ses 200 chevaux à 13 800 tr/min sans aucune inertie. La poussée est hallucinante et ne faiblit jamais. Mais le plus impressionnant reste le comportement dynamique de la machine…
Le moteur de la Ducati Desmosedici RR
Les suspensions Öhlins directement dérivées des éléments équipant la « vraie » machine de Moto GP filtrent complément les irrégularités du circuit. La piste semble lisse comme un billard. La différence avec les sensations au guidon d’une GSX-R 600 sur le même tracé quelques minutes plus tard est flagrante. Ce n’est pas le même prix non plus… En attendant, j’en profite pour me concentrer sur mon pilotage.
Et c’est là la plus grande qualité de la Desmosedici RR : se faire oublier et ne faire qu’un avec son pilote. Elle plonge à la corde en suivant instinctivement le regard, suit le moindre mouvement du corps, répond à la moindre sollicitation du poignet droit… jusqu’au moment où on décide de mettre du gros gaz. Là, les choses se compliquent, et on atteint beaucoup plus vite les limites du pilote que celles de la machine. De docile, la Desmosedici se transforme en véritable pur-sang. L’avant se déleste à la moindre accélération, devient très vif, les virages vous sautent beaucoup trop vite à la figure… Heureusement que le freinage est à la hauteur des performances de la moto, c’est-à-dire extraordinaire !